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Sujet: Quand le hasard fait bien les choses [ Achille] Mer 1 Fév - 13:02
Achille
Théo
Quand le hasard fait bien les choses
«Allez vous en! Bande de martiens sans cervelles!»
Par une matinée d'hiver à Washinton, perché dans l'un des nombreux arbres de le foret qui bordait Preston, une petite voix aiguë retentissait, à peine perceptible, étouffée par le vent qui soufflait sur les branches. En hauteur, se trouvait un jeune garçon, qui du haut de ses neuf ans fraîchement atteint, s'égosillait les poumons. Il était accroupi, frigorifié et plaqué contre le tronc de l'arbre et même s'il aurait pu en descendre seul, ce qui se trouvait en bas l'en dissuadait.
Sûr la branche d'arbre qui commençait à se fragiliser, Théo sanglotait en tenant fermement dans ses mains le lance-pierres que lui avait confectionné son père à une époque qui lui paraissait venir d'un autre monde. Hélas, le jeune garçon n'avait plus aucune munition à jeter sur les animaux sauvages qui l'attendait juste en bas. De toute les manière, ce n'était pas quelques cailloux ou clous rouillés qui auraient fait fuir ces bêtes affamés et atteinte de folies. Il était tombé énormément de neige la nuit dernière, mais ni le froid ni cette poudreuse ne semblait les fatiguer, ils attendaient simplement que leur proie tombe de l'arbre.
Quelques heures plutôt, les survivants avec lesquels se trouvaient Théo l'avait perché dans cette arbre en éloignant les rôdeurs, mais maintenant il était seul et désespérait de les voir revenir. Perché sur sa branche, ce gamin habituellement si joyeux et en décalage avec cette apocalypse, semblait soudainement moins sûr de lui et repensait à sa famille. S'il mourait maintenant, il ne reverrait jamais ses parents. Son père était en prison en France, mais il avait passé le début de cette apocalypse avec sa mère et il était toujours persuadé qu’elle avait survécu après qu’ils aient été séparés.
Tandis que les larmes continuaient de couler sur les joues de Théo, perdu dans ses souvenirs, il toussait et commençait à trembler de froid. Cette fois il ne trouvait plus la force de hurler sur ses assaillants avec sa voix aiguë. Il ne trouvait d'ailleurs plus le courage de faire quoi que ce soit, mais une chose était sûr, les morts ne le mangeraient pas, il mourrait congelé sur place. Cette pensée fit esquisser un petit sourire sur les lèvres tremblantes du jeune garçon qui trouvait alors une sorte de second souffle pour narguer une dernière fois ces choses immondes.
«Vous m'boufferez pas! C’est bien fait pour vous!»
Une fois de plus, le gamin se plaisait à hurler sur les bêtes sauvages et à leur parler comme si elles pouvaient comprendre quoi que ce soit. Tandis qu’il hurlait sur ses assaillants, Théo se blottissait comme il pouvait dans le manteau en fourrure beige un peu trop grand pour lui, qu’il avait trouvé quelques semaines auparavant. Quand son groupe et lui était tombé sur une boutique presque encore en état, il avait aussi pu dégoter une paire de moufle, un gilet en laine et un gros bonnet rouge. Ainsi, même si le froid semblait parvenir à pénétrer ses vêtements et notamment ses basquettes loin d’être en adéquation avec cette hiver si rude, cette tenue d’hiver apporterait peut-être un sursis de plus au jeune garçon.
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Achille R. Winckler
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Sujet: Re: Quand le hasard fait bien les choses [ Achille] Mar 7 Fév - 20:26
Quand le hasard fait bien les choses
Les bâtiments de Preston se dessinaient au loin, entre les bourrasques qui emportaient la poudreuse et qui effaçaient à chaque instant les repères que j'aurais pu trouver. La vision était de plus en plus mauvaise, signe que nous rentrions dans la réalité de l'hiver. Le vent s'était renforcé de jour en jour. Les brises glacées avaient laissé places à des rafales enneigées, qui elles-mêmes avaient recouvert la route d'une couche de neige supplémentaire. Jusqu'à présent, elle avait été encombré, mais praticable avec de la persévérance. Avec la tempête de cette nuit, parcourir la route 90 était devenue un challenge impossible. À chaque pas, je m'enfonçais jusqu'aux cuisses si ce n'était plus. La marche était devenue plus difficile qu'avant-hier ou qu'hier encore. Ma cheville me faisait encore un mal de chien mais au moins, j'arrivais tant bien que mal à avancer à un rythme régulier. C'était le plus important au fond, ne pas me laisser ralentir. Pourtant, peu importe la volonté qu'on avait à se surpasser malgré les blessures, il y avait toujours quelques choses pour nous ralentir. Aujourd'hui de la neige, hier des morts. Il y avait toujours un obstacle, toujours une chose à franchir.
Le vent repris de plus belle. La neige se décollait violemment des arbres et des bruits sourds et stridents affolaient mes oreilles. Un craquement, puis un deuxième et une branche affaiblirent par le vent se rompait et s'écraser sur le tapis de neige qui jonchait le sol. Je devais trouver un abri et vite. Si ma chute ne m'avait pas ralenti la veille, j'aurais pu atteindre Seattle et être à l’abri de ces bourrasques et de ce froid. Mais le sort en ayant décidé autrement, je n'avais même pas pu rejoindre Preston. Rester dehors une journée, une nuit de plus ne me plaisait guère. J'avais déjà été à la merci du monde une fois et cela me suffisait amplement. Je n'avais aucune envie de retenter l'expérience. Une énième rafale vint me contrer. Ma tignasse batifolait dans tous les sens, laissant des mèches de cheveux me fouetter le visage. C'était désagréable. Le vent qui, comme la veille s'infiltrer dans les failles de mon anorak, le fit gonfler. Il devenait de plus en plus dur d'avancer, le vent à contre-courant de ma marche, des centaines de flocons venant entraver mon regard en se collant à mes cils, ma barbe, chaque centimètre de mon visage. Une tempête de neige était en train de se lever et j'aurai mieux fait de ne pas me retrouver au milieu d'un carnage pareil.
Un tas de neige attirèrent mon attention. C'était un véhicule, assez gros. Je frappais un des côtés pour faire tomber la neige. Une caravane. Il n'y avait qu'une seule entrée et elle n'était pas reliée à un véhicule. J'imaginais déjà l'histoire de cette caravane: un vieux couple à la retraite parcourant les États-Unis, s'aimant plus que tout au monde. Ils auraient été sur le point de rentrer chez eux quand l'apocalypse est survenue et ils seraient mort l'un dans les bras de l'autre. Peut-être leurs corps reposaient-ils encore dans cette caravane, l'un dans les bras de l'autre. C'était une belle mort, celle auprès de l'être aimé. J'aurais aimé que Tommy ou mon père finissent ainsi. Leurs morts auraient été en bien des façons plus paisibles.
Je forçais l'entrée de la caravane. Les jointures avaient fini par se glacer et se coincer avec le froid. Il me fallut plusieurs minutes pour parvenir à déloger la porte de son emprise. Presque immédiatement une vague de neige prit possession de la caravane. Je refermais derrière moi pour contenir le peu d'abris que le lieu m'offrait. L'endroit n'était pas bien grand. Et malgré le peu de lumière qu'il y avait, j'arrivais très bien à voir qu'il n'y avait personne. Pas d'odeur de cadavre, pas de bruit de gorge dérangeant et pas d'excitation à mon arrivée. J'étais définitivement seul. Tout semblait si tranquille. Comme si la vie avait quitté cet endroit pour toujours. Comme si le temps s'était figé ici pour toujours. Je pouvais encore les voir, la vieille dame au fourneau, cuisinant pour son mari, affalé sur le canapé à lire un journal. Je pouvais encore sentir l'odeur qui sortait de la casserole. Mais en ouvrant les yeux, il n'y avait plus rien. Il ne restait qu'une pièce lugubre et mal éclairée.
Je sors une allumette et allumais une bougie. La caravane devint visible. Il y avait des vêtements éparpillés de partout. Des vieilles chemises, des chaussettes dépareillées. Les placards étaient ouverts, il ne restait presque plus rien. Une seule chose attira mon œil à vrai dire. Un symbole d'une vie passé, la dernière âme qu'il restait au lieu: une photo. Abimée, dans un cadre aux faux styles baroques. J'avais tout faux, il s'agissait de deux vieilles femmes, avec un chien. Je saisissais la photo entre mes doigts gelés. Elles avaient l'air heureuses et amoureuses. Leur bonheur était communicatif et ce, rien qu'à travers une photo. Leur sourire, leurs amours, il était conservé à travers les âges et ce chien… Était-ce lui qui les avait tué? Ce chien, il avait l'air tellement innocent, tellement aimé par ces maîtres. Était-ce possible que le virus l'est changé au point d'en venir à se retourner contre ceux qu'il aimait tant? C'était encore une question sans réponse à ajouter à l'énorme liste des questions sans réponses.
Je reposais le cadre à sa place et commençai mes recherches. Fouillant chaque placard, chaque porte, chaque coussin. Je devais me faire des provisions. Mes précédents mésaventures ne m'avaient que trop appris que je devais être prévoyant. Mais cette caravane ne contenait rien d'intéressant hormis des vêtements usagés et quelques couvertures. Foutue vie. Je m'affalais sur la banquette. J'observais les grands de poussière virevoltaient devant les halos de lumière, le bruit sourd du vent baignant cette danse. Tout semblait si calme à présent. Plus de klaxon, plus de chauffard à trois cents kilomètres sur l'autoroute, plus d'avion passant la barre du son. Tout était silencieux. À présent, les bruits étaient beaucoup trop effrayants car il signifiait une horde de morts, une harde d'animaux, des brigands, etc. Le bruit était devenu synonyme de danger.
Un placard attira mon attention. Entre la fente des portes, j'avais l'impression de voir quelques choses. Qu'était-ce? Je m'approchais et ouvrais lentement le placard. Une barre chocolatée et du bacon séché. Ça ne se périme pas le chocolat? Il devait encore être bon. Ah le chocolat, c'était toute mon enfance. Je me souvenais encore de mes noëls avec mon père, lorsque ux pieds du sapin, il me glissait une barre à côté de mon paquet. Généralement, c'était la meilleure de l'année. Mon père achetait le meilleur chocolat qu'il pouvait trouver pour Noël et à chaque fois c'était délicieux. Même les chocolats Halloween n'avaient pas ce goût si savoureux, si onctueux des chocolats de Noël. Rien que d'y penser, j'avais encore leurs goûts dans la bouche, la sensation du chocolat entre mes dents. Je rangeais la barre dans mon sac, pour plus tard. Je voulais en profiter une fois que je serais arrivé en ville, m'accorder un moment de béatitude.
Une silhouette se dessina dans l'ombre de la caravane. Il ne me fallut que quelques secondes pour la reconnaître. Damian Schultz. Le voilà qui repointait son nez après la catastrophe qu'il avait provoquée. Il ne manquait pas d'air. Cet homme était un cadeau comme il était un fléau. Et à chacune dès ses apparitions, on ne savait jamais quel vent l'emmener.
«- Achille.» «- Professeur, pourquoi vous ne m'avez pas aidé hier? J'aurais pu mourir !» «- Mais tu n'es pas mort.» «- Il en a fallu de peu ! Si les loups étaient ar...» «- En parlant de Loup, n'entends-tu pas?» «- Entendre quoi?»
Je tendis l'oreille. Depuis l'intérieur de la caravane, on entendait des grognements, des aboiements venant de Preston. Le vent amenez les jappements horribles de loups ou de chiens. Et par-dessus ça, une voix. Celle d'un enfant. Je n'entendais pas les mots, justes le son de sa voix étouffé. Pendant que j'étais occupé à écouter ses bruits, Schulz avait disparu. Je n'avais pas le temps cette fois-ci pour partir à sa recherche. Il y avait un enfant dehors.
Je me précipitais hors de la caravane et m'approchais au maximum des hurlements, une arme à la main. Rapidement, je put observer une scène devenue trop habituelle. Un garçon était perché sur une branche, des loups à ses pieds qui sautaient pour l'attraper, grattant le tronc et aboyant jusqu'à la mort. Le pauvre semblait terroriser, affamé, et à deux doigts de succomber. Comment était-il arrivé là? Je devais faire quelques choses. Mais quoi? Comment éloigner des loups? Ils n'avaient plus peur de l'homme depuis longtemps… À moins que…
Je sortis une de mes dernières allumettes et saisit un de mes vêtements de rechange. J'enroulais ce dernier autour d'une branche avant d'y mettre le feu, ajoutant de l'alcool médicinal pour accélérer le tout. J'ouvris le paquet de bacon séché et l'envoyai au loin. Peut-être que cela suffirait à les distraire. Puis j'avançais avec mon arme agitant ma torche devant eux. Ils n'étaient pas nombreux, deux ou trois. Mais le danger était quand même présent. J'étais fou, complètement fou de risquer ma vie pour une personne que je ne connaissais même pas. Mais c'était un enfant. Un enfant. Et il ne pouvait pas mourir, c'était hors de question.
Tandis que j'agitais ma torche comme un forçat, cette dernière s'éteint, trop de vent, trop de neige. Une de bête sort les crocs et se précipita sur moi. Au petit bonheur la chance, je parvins à lui tirer dessus, assez pour la blesser mais pas assez pour la tuer. Avec ce maudit virus, leurs peaux étaient devenues beaucoup plus résistantes et une balle ne suffisait plus. Les loups se mirent à reculer légèrement, sûrement effrayé par le bruit
«- Écoute-moi-toi là-haut, tu descends et tu cours te mettre à l’abri dans un bâtiment là-bas ! Mais fais attention aux morts.»
Malgré mes instructions, le jeune garçon ne semblait pas vouloir descendre de l'arbre. Bon sang, les loups n'allaient pas se contenir toute la vie. La tempête allait sûrement les ralentir, mais elle risquait de nous ralentir aussi. Je devais faire vite, nous devions faire vite. Courir, se mettre à l'abri de ces loups et ce froid. Si j'étais capable de le faire. Jusqu'où pourrais-je courir avant que la douleur me rattrape?
«- COURT!»
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Théo Perrier
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Sujet: Re: Quand le hasard fait bien les choses [ Achille] Mar 7 Fév - 22:09
Achille
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Quand le hasard fait bien les choses
Il avait beau hurler sur la meute de loups, ce la ne changeait rien, ces derniers ne semblaient pas décider à lacher prise. L'espace d'un moment, Théo avait espéré que les personnes qui le protégeait depuis plusieurs mois était revenu, mais il neétait rien, ils avaient disparu et il se retrouvait une fois de plus tout seul. Habituellement, le jeune garçon était plutôt confiant, il gardait toujours espoir et pensait qu'il vivait simplement une grande aventure. Hélas, en cette matinée d'hiver, il avait bien du mal à garder le sourire sur son visage gelé. Désormais, soit les loups le dévoraient, soit il allait mourir de froid en restant ainsi sans bouger. Sûr sa branche, Théo fixait le sol et tentait de bouger un peu, mais ses membres étaient engourdit et il faillit tomber de l'arbre, se rattrapant de justesse à la branche.
L'espace d'un moment, Théo avait fermé les yeux et dû faire un grand effort pour les rouvrit constatant que les loups étaient toujours bien réel. Ils étaient affamés, ils hurlaient à la mort et semblaient saliver en pensant à leur proie. Théo lui continuait de les fixer, partagé entre la peur et la colère de se retrouver ainsi pris au piège. Pour le petit survivant, ces animaux sauvages et autres zombies qu'ils croisaient régulièrement n'était que des victimes contrôlés par les extraterrestres, une idée à la hauteur de son âge, mais qui l'aidait à voir les choses moins terrifiantes. Un jour, le monde serait sauvé et les extraterrestres perdraient le contrôle, mais pour l'heure il était convaincu qu'il ne verrait pas ce jour arriver.
Tandis que Théo s’était mit à penser à ses parents qu'il ne reverraient plus s'il finissait en pâture au loup, il cru apercevoir une silhouette au loin. Il secouait alors la tête pour se remettre les idées en place et compris que ce qu'il avait aperçut était bien une personne. C'était un homme plutôt grand, qui boitait et marchait dans sa direction en accélérant. Sous le regard effrayé de Théo, l"homme tirait alors un coup de feu sur un des loups mais ne le dérasa pas. En temps normal, le jeune garcon aurait encouragé cet homme car il avait toujours été impressionné par les actes héroïques. Toutefois, il était trop effrayé et gelé pour faire quoi que ce soit et il se contentait de regarder la scène comme s'il regardait par une fenêtre.
Théo fini tout de même par bouger quand l'homme s'adressait à lui en lui montrant des bâtiments au loin. Le petit survivant parlait très peu anglais et n'avait pas trop compris ce que racontait son sauveur et mis donc un certain temps avant de réagir. " Cours" ce mot, Théo le connaissait, mais s'il voulait obéir à cet homme, il allait falloir qu'il descende de cet arbre. Quand l'inconnu lui répétait une seconde fois de courir, Théo sursauta et sans attendre une minute de plus, il descendit jus-qu'à la branche la plus basse et sauta dans la neige. En atterrissant au sol, la neige amortie sa jute, mais il du tout de même se relever avant de se mettre à courir.
Les bâtiments n'étaient pas très loin car les deux survivants étaient à l'entrée de la foret, mais la neige et le vent ralentissait leur pas. En chemin, Théo trébucha et tomba tête la première avant de se relever et de reprendre sa course. Il était trempé de la tête au pieds, complètement glacé et fatigué, mais il tenait bon et fini par arriver sur le parking du bâtiment. A cet instant, le gamin n'avait plus aucune force et s’effondra à plusieurs mettre de la porte, à bout de souffle. Au loin, on pouvait entendre les hurlement de la meute de loups qui s'était agrandit et ne semblait pas décider à lâcher leur petite proie ainsi que celle qui l'avait rejoint et blessé l'un des leurs.
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Achille R. Winckler
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Sujet: Re: Quand le hasard fait bien les choses [ Achille] Ven 10 Fév - 1:29
Quand le hasard fait bien les choses
Un bond se fit entendre dans la neige, suivit d’aboiement puis de frénétique pas de course. L'enfant était parti, il avait sauté depuis l'arbre puis et sans attendre son reste s'était mis à courir jusqu'au bâtiment. Il n'en fallut pas plus pour motiver les loups à attaquer. Je tirais une fois en l'air, comme avertissement. À la course, je ne pouvais pas rivaliser avec un loup, mais je pouvais au moins essayer. Je me trouvais encore chanceux d'être aux États-Unis. En Inde ou au Kenya, survire aux animaux ne devait pas être une mince affaire. Je pouvais toujours me débrouiller avec des loups, mais avec un tigre ou un guépard, je n'en étais pas si sûr. Un guépard, c'était l'animal qui correspondait le mieux au jeune garçon. Il avait tout simplement cavalé avec une vitesse digne d'un guépard. Quand on met en jeu sa vie, ça nous donne des ailes.
Mon coup de feu semblait les avoir intrigués sans pour autant les avoir dissuadés à nous suivre. J'essayais tant bien que mal de courir, mais ma cheville n'étant pas soignée, je sautillais dans la neige. Une chance pour moi que l'adrénaline me poussait à me surpasser. C'était un peu grâce aux prédateurs d'ailleurs. Leurs hurlements me motiver à presser le pas, de temps en temps, je me retournais pour tirer en leur direction. Je n'essayais pas de les tuer, je n'avais pas cette prétention, mais si au moins j'en blessais un ou deux, je gagnerai de l'avance. En quelques minutes à peine, je rejoignis le jeune garçon sur le parking d'un bâtiment. Le petit s'était effondré. Et ce n'était clairement pas le moment. En plus des loups qui arrivaient, les silhouettes des morts semblaient apparaître à plusieurs endroits. Je ne pouvais pas le laisser là, par après tout ça. Je saisissais le jeune garçon dans mes bras et continuai ma course jusqu'à l'entrée de ce qui semblait être un petit immeuble. J'avais trois poids sur moi, ma cheville, la neige et le garçon. S'il y avait une mauvaise surprise derrière cette porte, je n'y survirai pas.
Arrivait devant la porte, celle-ci se trouvait être fermée. Ce n'était vraiment pas ma journée. Je tirais une fois, deux fois, trois fois sur la porte avant de suffisamment esquinter le verrou. Une fois à l'intérieur, je refermais aussitôt, entendant les loups s'entassaient devant la porte avant de se diriger vers les morts. Ce qui était bien avec cette apocalypse, c'est que tout le monde était en danger. Tout le monde.
Il fallut plusieurs minutes adossées à la porte avant que les bêtes s'en aillent. Plusieurs minutes à inspecter ce qui se trouvait devant nous, un grand escalier couvert des vieux papiers journaux humides et collés aux marches. L'immeuble ne montait pas bien haut, trois peut-être quatre étages. Je n'entendais plus les loups, ou du moins je les entendais au loin. Je put enfin grimper le grand escalier qui s'établissait devant moi. Au deuxième étage, la porte d'un appartement était entre ouverte. J'avançais prudemment, l'arme toujours à la main, maintenant le garçon contre moi de l'autre. Dans le salon, il n'y avait personne, juste un canapé et une sorte de bibliothèque puis une cuisine ouverte. Je déposais le garçon sur le canapé et fermait la porte. Je devais inspecter cette maison avant toute chose. Ce n'était vraiment pas le moment de se faire surprendre pas un mort. J'ouvris la première pièce à disposition; la salle de bain, petite, disposant d'un évier et d'une petite douche à rideau. Je m’avançais doucement vers celui-ci avant de le tirer rapidement. Rien. Hormis quelques cafards qui jonchaient le bac de douche, il n'y avait rien. J'ouvris alors le petit placard qui surplomber l'évier: quelques boîtes dé d'antidépresseur, des dolipranes, rien de transcendant mais ça pouvait toujours servir. Une fois la pièce fouillait, je me dirigeais vers la chambre. S'il y avait un endroit où il pouvait y avoir un mort, c'était bien là. Je poussais lentement la porte. Pour finalement y découvrir une énième pièce vide, à peine éclairé par le peu de lumière qui traverse les stores. Mais au moins, il y avait des couvertures. C'était toujours ça de pris.
Je retournais dans le salon des couettes plein les bras. Il y avait une cheminée, du vieux journal. Si seulement il me restait une allumette, j'aurais pu démarrer un feu pour nous chauffer mais j'avais gaspillé ma dernière allumette dehors. C'était tellement bête. Mais au moins, nous étions à l'abri. Je profitais d'un court instant pour installer confortablement le garçon, en le recouvrant d'autant de couverture que je pouvais. Le pauvre était frigorifié. Je ne savais pas combien de temps il était resté perché sur cette branche, mais vu la tempête de ce matin, je n'osais même pas imaginer. Qu'avait-il bien pu penser pendant qu'il était là-haut? Est-ce qu'il avait vu sa dernière heure arriver? C'était bien trop cruel. Un enfant ne devrait pas avoir à vivre ce genre de chose. Je devais faire quelques choses, au moins pour le réchauffer. Je commençais à fouiller les placards de la cuisine; conserve, conserve, conserve, produit périmé, conserve… Au moins, nous aurions de quoi tenir ici plusieurs jours, c'était toujours ça. Mais le vrai problème, ça allait être le froid. C'était un vieil appartement, sûrement mal isolé, le pauvre gamin avait besoin de chaleur. Je continuais mes recherches dans le placard jusqu'à tomber sur le st Graal: un briquet. Enfin. Je me précipitais devant la cheminée, regroupant les papiers journaux sur la table basse. J'allumais le briquet et approchais la flamme d'un des papiers avant de le jeter dans la cheminée. Petit à petit, le feu prenait de l'ampleur, et les flammes se mirent rapidement à danser en elle-même, réchauffant la pièce. Ça faisait du bien. Pour la première fois depuis des jours, j'étais en sécurité et au chaud.
Je regardais le garçon endormi quelque temps avant de me diriger vers la fenêtre. Preston n'était pas une ville immense, mais à présent elle n'avait plus rien d'une ville. Comme toutes les autres, le sol était jonché de cadavre, les murs de sang. Les passants avaient disparu, laissant place aux morts qui déambuler dans la rue. Et la gamine derrière, il aurait pu devenir l'un d'entre eux si je n'étais pas arrivé à temps. On avait frôlé la catastrophe. C'était inhumain. Voir tous ces enfants arrachés à la vie, errant sans bute dans les rues, à moitié décomposés. Ce n'était pas une mort. Personne ne méritait ce genre de chose. C'était horrible.
Je sortais une cigarette de mon paquet, l'allumais avec le briquet et tirait une taffe sur cette dernière. C'était une mauvaise habitude. Je ne me souvenais même plus de quand j'avais commencé. Sûrement avec Tommy, ça ne m'étonnerait pas. C'était toujours lui qui m'embarquait dans des magouilles impossibles. Je n'avais jamais été un enfant turbulent mais Tommy… Ce gars-là était mouvementé. Toujours a inventé une bêtise à faire mais c'était mon meilleur ami et c'était mon devoir de le suivre dans tous ce qu'il entreprenait. Et où est-ce que ça nous avait menés? À son décès.
J'expirais la fumée et quittai la fenêtre pour venir m'installer près du feu. Le gamin dormait comme un loir. Il devait avoir quoi? Huit ans, peut-être neuf. Que faisait-il seul dehors? Il avait l'air tellement innocent, avec sa petite bouille d'ange. Je n'arrivais même pas à imaginer comment il s'était retrouvé seul. Qu'avait-il du traversé pour se retrouver ici? Et ses parents, où étaient-ils? Sûrement morts. Plus de la moitié de la planète était morte. Peut-être que ses parents en faisaient partie. Ça n'aurait même pas été étonnant. C'était le destin qui nous destinait tous après tout.
Un moment passa, une heure, peut-être deux. Les flammes de la cheminée étaient toujours là, dansante et tourbillonnante. Bien sûr, j'avais dû l'alimenter. Et ce fut avec un grand regret que j'avais dû déchirer des pages des livres de la bibliothèque pour le garder allumer. Après tout, ils n'allaient sûrement plus servir à leur propriétaire. Autant qu'il soit utilisé. Ça soulevait une énième bonne question. Qu'étaient devenus les musées? Des voleurs avaient sans doutes essayer de les saccager les premiers jours de l'apocalypse, mais après? Les gens s'en étaient-ils servit comme abris? Ou alors ils avaient été laissés à l'abandon, comme beaucoup d'autres endroits. Les parcs d'attractions par exemple, la bonne humeur de dans des enfants avaient dû laisser place à des morts déambulant sans âme.
Le garçon bougea. Il semblait se réveiller. Enfin. J'allais pouvoir savoir d'où il venait....
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Théo Perrier
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Sujet: Re: Quand le hasard fait bien les choses [ Achille] Ven 10 Fév - 21:33
Achille
Théo
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Il lui semblait courir depuis une éternité, les loups étaient derrière lui, près à le dévorer et il continuait de courir, à bout de souffle, se dirigeant vers une maison qui lui semblait familière. Une fois sur le palier de la maison, le jeune garçon s'arrêta un moment pour respirer et regardait derrière lui, constatant que les loups avaient disparu, disparu en même temps que le coup de feu qui avait retentit au moment de son arrivée devant la maison. Il toqua de nouveau à la porte qui fini par s'ouvrir d'elle-même. Cette fois, Théo reconnaissait cette maison, il y avait passé du temps étant petit, une maison paisible, un endroit où il s 'était toujours sentit en sécurité. Toutefois, le jeune garçon ne ressentait plus rien, il se promenait dans la maison, croisait des objets qui lui étaient familier, mais c'était comme si l'âme de cette maison s'était envolé. La vie qu'il avait mené ici lui paraissait extrêmement loin et tendis qu'il montait les escaliers,il sentait le froid l'envahir.
"M'man?! P'pa?! Vous êtes là? C’est pas drôles!"
Puis soudain, le jeune garçon entendit un cri venir de la cuisine, au rez-de chaussé. Il dévalait alors les escaliers quatre à quatre en entendant les hurlements de sa mère et quand il pénétra dans la cuisine, un homme était au sol, couvert de sang. La mère de Théo regardait alors son mari qui se tenait devant eux, son revolver encore chaud en main. Son père n'était pas un tueur, non, il avait simplement voulu protéger sa famille, mais au moment où Théo courait dans sa direction pour lui dire à quel point il l'admirait, une vague de chaleur envahit la pièce. Tout devenait alors troubles, la pièce était envahie de fumée et tendis que la chaleur montait, les visages des parents de Théo disparaissait devant lui et la pièce entière s'évanouis en fumée. Malgré tout, Théo se sentait bien, il se sentait en sécurité, au chaud et une lueur rougeâtre éclairait une silhouette qui se rapprochait de lui.
Quand Théo ouvrit les yeux, il mit un certain temps à comprendre où il se trouvait. Il tournait doucement la tête et regardait tout au tour de lui. Il était confortablement installé dans un fauteuil, couvert de grosses couvertures et non loin, un feu avait été allumé dans une cheminée et la lueur fascinait le jeune garçon. Il avait l'impression d'être dans un rêve, c'était comme s'il était dans un autre monde, un monde sans ces choses étranges. Les extraterrestres avait-il disparut? Ils avaient renoncé? En cet instant, Théo était partagé entre la joie et un certain regret de ne pas avoir vu les extraterrestres se faire déglinguer par les humains. Puis Théo croisa le regard de l'homme qui se trouvait devant lui et compris alors qu'il s'était simplement évanoui. Cet homme l'avait surement sauvé et ramené en sécurité et le jeune garçon le remerciait alors d'un grand sourire.
Malgré tout, Théo était toujours très fatigué, il affichait un ton très pale et sa bouille d'ange était cerné, conséquences d’une fatigue palpable et d'un manque de nourriture. Malgré tout, le petit survivant était toujours en vie et une fois de plus, un adulte avait veillé sur lui et ses chances de revoir ses parents n'étaient pas totalement disparut. Toujours emmitouflé dans ses couvertures, le jeune garçon se redressa sur le fauteuil et observa son sauveur. Il pris soudain un air très sérieux et s'assis au bord du fauteuil en restant toujours sous les couvertures.
"T'es une sorte de super-Héros? T'as réussis à me sauver des loups féroces que les extraterrestres contrôle. Il faisait super froid et ils étaient au moins une centaine! Tu dois surement être un super héros!"
Comme à son habitude, Théo ne semblait pas se poser la question sur le fait que ses interlocuteurs ne parlaient peux être pas le français. Et comme à son habitude aussi, il ne se gênait pas pour parler au inconnue et ce dernier avait d’ailleurs de la chance que le gamin soit très fatigué et bien moins enclin à la parole que d'ordinaire.
"heuuu...Merci de m'avoir aidé. J'm'appel Théo et toi?"
Cette fois, Théo avait fait un peu d'effort en parlant en anglais. Même si son accent était loin d’être parfait, il y avait certain phrase et certain mot qui'l avait appris tout au long de sa survie et les mots suivants, il commençait aussi à bien les connaitre.
"J'ai faim..."
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Achille R. Winckler
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Sujet: Re: Quand le hasard fait bien les choses [ Achille] Sam 18 Fév - 21:05
Quand le hasard fait bien les choses
L'enfant s'était levé. Sans un bruit. Il avait simplement émergé d'un rêve et semblait totalement déboussolé. Ses doigts frêles agrippaient les couvertures qui le recouvraient, sûrement un geste inconscient. Il était sûrement un peu stressé, même s'il ne le sentait pas. Il y avait de quoi. Quelques heures plus tôt, il avait perdu connaissance dans un parking et le voilà qui se réveillait dans un tout autre endroit. N'importe qui aurait ressenti, ne serait-ce qu'une once de stresse ou de panique. Surtout de nos jours. Il avait de la chance d'être tombé sur moi. J'en avais vu passer des ordures, et certains n'auraient pas hésité à en faire son casse-croûte ou pire à tremper son biscuit. L'apocalypse avait libéré les pires tordues dans la nature. Entre les psychopathes pédophiles et les cannibales, il y avait une ribambelle d'autres tarés. Des types prêts à tirer sur une ambulance et à violer les infirmières qui ont survécu. Il y en avait pour tous les goûts. Un enfant seul, c'est une cible facile, pour ces malades-là, pour les animaux et pour les morts. Une proie facile. Alors imaginez ne serait-ce qu'un instant la panique qui aurait pu l'envahir à l'idée de tomber sur un type comme ça. Ça se comprenait.
Je tirais un taff de ma cigarette, tapotais sur le bout, faisant tomber les cendres dans la cheminée. Puis, j'expirais doucement la fumée. Qu'est-ce que j'allais faire avec un enfant maintenant? Si Tommy était là, il aurait su quoi faire. Je ne pouvais pas l'abandonner à son propre sort, ni le confie à n'importe quel groupe. Mais il ne pouvait pas rester avec moi non plus, je prenais trop de risque, je ne pouvais pas imposer ça à un enfant. Enfin, j'en étais pas là pour le moment, avec un peu de chance, ce petit vient d'un groupe et il sait peut-être où ils sont. Je pourrais l'aider aux retrouvez. Le petit revenait petit à lui et il semblait se mettre à réaliser ce qui s'était passé. Il se redressait sur le siège, comme emballé sous la couche de couverture et affichait un grand sourire. Il avait dû en voir des choses. Il était sali par les épreuves qu'il avait endurées, littéralement. Un peu comme nous tous à vrai dire, mais sur un gamin, c'était plus frappant. Il avait des poches sous les yeux et un air affamé. Ça me faisait mal au cœur de voir un enfant dans cet état. Il aurait eu besoin d'une bonne douche. Moi également. Ça me manquait de me sentir propre. C'était devenu un luxe de nos jours. Je donnerai n'importe quoi pour sentir de l'eau coulé sur mes épaules, pour sentir l'odeur du gel douche, pour avoir le droit à du déodorant. L'été, je parvenais à me laver dans les lacs, mais l'hiver c'était plus dur. Dès que la température baissait, c'était une autre affaire.
Le garçon ouvrit le bouché et fusilla tout un vocabulaire qui m'était inconnu. Il ne semblait pas vouloir s'arrêter de déglutir ses phrases. J'avais les yeux qui sortaient de mes orbites. Je ne comprenais que des brides, enfin des mots comme tu ou une et les Mots transparent tels que super-hero. Je devinais que c'était du français, mais pour autant, ça n'allait pas aider. Communiquer avec un enfant était déjà assez difficile comme ça pour ne pas avoir en plus à rajouter la barrière de la langue. Ça allait être un calvaire, je le sentais venir à des kilomètres. Je n'étais pas très adepte des langues étrangères. J'avais des bases d'Espagnols et de latin, et c'était déjà beaucoup. Comment était-il arrivé là? S'il était Français, comment avait-il pu atterrir ici? S'il avait vécu plusieurs années ici avant, il aurait d'abord parlé en anglais. Mais il ne l'a pas fait. Il devait sûrement être en vacances aux États-Unis quand tout est arrivé. Et il a pu survivre avec un groupe de touristes de sa nationalité, ne l'obligeant pas à parler anglais. Ce qui expliquerait pourquoi il ne parle pas anglais? Ou alors le choc, la panique, la déstabiliser, le poussant à parler dans sa langue maternelle?
«-Heu... Merci de m'avoir aidé. Je m'appelle Théo et toi?»
Le jeune garçon m'avait coupé dans mon élan de réflexion. Il venait de parler en anglais. Très mal avec un accent pitoyable mais il parlait anglais, du moins un peu. C’était toujours ça de pris. Et au moins, je pouvais mettre un nom sur son visage. Théo. Ça me sonnait familier. Sûrement à cause de la ressemblance avec Tommy. Les deux sonorités étaient assez semblables, ça ne pouvait présager que du bon.
«- Je m'appelle Achille.» J'Accompagnaient mes mots de geste. Je ne savais pas jusqu'où sa compréhension allait et autant mettre toutes les chances de mon côté dans notre dialogue. Pour ne pas faire mauvaise figure, je retirais la cigarette de mes lèvres, l'écrasait sous ma chaussure et jeter le mégot dans la cheminée. Même si je n'étais pas une figure d'exemple, je préférais ne pas faire de mauvaise influence sur les enfants. Rien que le fait de voir une cigarette pourrait l'intriguer et dans une fin du monde comme celle-là, il valait mieux qu'il ne soit addicte à rien. Je me souvenais d'un homme que j'avais rencontré bien avait que tout ça arrive. Enfin, ce n'était plus vraiment un homme, plus une larve. Un accro a l’héroïne. Il s'était fait son stock, une réserve de dingue. Il avait tout planqué chez lui, il aurait pu en avoir pendant des années. Mais des cambrioleurs lui ont tout raflé. J'ai essayé de l'aider mais un drogué en pleine crise de dépendance, c'est impossible à aider. Son corps entier lui faisait comprendre qu'il avait besoin d'en reprendre plus. Il était ruiné, il pouvait pouvait rien s'acheter. Il était horrible à voir. Ça la mener à une dépression horrible et il a fini par se suicider, il ne supportait plus la souffrance du manque. Entre la cigarette et l’héroïne, il y a tout un monde, mais ça reste de la tolérance et si on prend des risques inconsidérés quand tout va bien pour pallier ce manque, alors que fait-on quand tout est foutu de toute façon? On tombe encore plus bas, on prend encore plus de risques.
«- J'ai faim...» «- Attend, j'ai quelque chose pour toi...»
Je fouillais dans mon sac et sortis la barre de chocolat que j'avais trouvé quelques heures plus tôt, dans la caravane. Ce n'était pas bien grave, j'en trouverai d'autres. Et puis, il en avait plus besoin que moi. J'étais grand, un adulte, je n'avais pas besoin d'un morceau d'innocence. Je tendis le chocolat au jeune Théo. C'était la bonne chose à faire. Cependant, ce n'était pas une simple barre qui allait remplir l'estomac du jeune garçon. Heureusement que j'avais repéré quelques conserves dans la cuisine. Je me levais immédiatement. Ça mangeait quoi un enfant? Généralement, ils refusaient tout contacté avec des légumes. Il y avait peut-être du chili ou quelques choses dans ce genre. Je fouillais les placards. Un paquet de conserve s'y trouvait. La personne qui vivait dans cet appartement avait disparu, laissant derrière elle de quoi survivre pour un moment. Je finis par tomber sur une conserve de soupe de poulet. Un rire m'échappa. Petit, j'avais horreur de ça. Je faisais des pieds et des mains pour ne jamais en manger. Chez Mamie voodoo, je renversais toute ma soupe dans les gamelles des chats. Mais à présent, j'en mangerai sans soucis et à volonté. Je ramenais quelques conserves sur la table basse du salon. Je saisis deux conserves de soupe de poulet que je plaçais au bord feu de la cheminée, assez près des braises pour chauffer. Ce soir nous allions manger chaud.
Pendant que la nourriture se faisait attendre, j'observais le jeune garçon. Il était vraiment jeune. Comment avait-il fait pour survivre jusqu'à maintenant? Saurait-il surtout capable de me le dire en anglais? À son âge, on n'est pas expert en langue étrangère…
«- Tu as quel âge? Tu as l'air jeune.»
J’essayais de parler aussi doucement que possible, de ne pas le stresser dans une langue qui n'étais pas la sienne. Enfin, à la vue des précédents actions du jeune Théo, je n'avais pas l'impression qu'il soit du genre à se soucier des ce genre de chose. Mais il restait un enfant et les enfants ont parfois des réactions contre toutes attentes.
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Théo Perrier
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Sujet: Re: Quand le hasard fait bien les choses [ Achille] Mer 22 Fév - 22:53
Achille
Théo
Quand le hasard fait bien les choses
Maintenant qu’il était un peu plus éveillé, le petit survivant prenait conscience de l’endroit où il se trouvait. C’était un appartement plutôt grand, assez bien rangé et étrangement peu poussiéreux comme s’il avait encore été habité tout récemment. Peu à peu, la chaleur de la cheminée réchauffait la pièce qui malgré le manque d’électricité, était tout de même très bien éclairé par le soleil qui rentrait par la fenêtre du salon. Dehors, la tempête de neige s’était calmé et les flocons qui continuaient de tomber, semblaient descendre au ralentit, continuant de recouvrir ce monde dévasté.
Même dans ce paysage apocalyptique, Théo trouvait la neige magnifique. En France, la Bretagne était bien souvent épargnée par la neige et le jeune garçon ne se souvenait pas avoir vue autant de neige qu’en cette sombre période. Captivé par le feu dans la cheminé, il remarqua à peine l’homme qui lui tendait une barre de chocolat. Le jeune Perrier était d’ordinaire très bavard et indiscipliné, mais cet endroit et la présence de son sauveur semblait le rendre plus calme, bien plus que d’ordinaire.
Ainsi, même en reconnaissant la barre de chocolat, Théo s’en saisit délicatement et sans un mot de plus, il déballa l’emballage. Ces doigts commençaient à se réchauffer, mais ils étaient toujours un peu engourdis par le froid. Il arracha alors l’emballage avec ses dents et commença à mâchouiller la barre chocolatée. Cette dernière était plutôt dur et blanchis par l’âge, mais cela n’empêcha pas le petit de se régaler tandis qu’il observait son interlocuteur du coin de l’œil. Ce dernier s’était débarrassé de sa cigarette comme un enfant qui aurait commis une bêtise et ce geste arracha un petit rire moqueur à Théo.
Habituellement, les personnes que croisait le jeune garçon ne faisait pas aussi attention à leur geste et c’était d’ailleurs un point que Théo appréciait en cette fin du monde. Fini les bonnes manière, fini l’école, place à l’aventure ! Non, cet homme ne semblait pas du genre à se foutre de tout et tandis qu’il se levait pour se diriger dans l’autre pièce, Théo fini d’engloutir sa barre de chocolat en se demandant où pouvait bien se trouver les personnes avec qui il avait survécu ces derniers mois.
Quand Achille revint dans le salon les bras chargés de conserve, le gamin se rapprocha de la table, toujours enveloppé dans les couvertures. Alors que l’homme plaça une des boites près du feu, Théo qui se léchait déjà les babines à l’idée de manger chaud, observait les autres conserves et grimaça en voyant une boite de légumes vert peu attirante. En c’est temps de survie, il ne fallait pas faire le difficile et Théo le savait, mais il aurait volontiers échangé les conserves contres des boites de sucreries ou des paquets de chips. Il reposa la boite quand Achille se positionna devant lui en le questionnant sur son âge. La question était assez simple et celle-ci, le gamin pouvait la traduire facilement. Toutefois, il prit un certain temps avant de répondre, se demandant s’il avait huit ou neuf ans. Plus le temps passait et moins il arrivait à compter les mois qui et les jours qui passaient.
"Heuuu..…huit…non ! Neuf, oui, j’ai neuf ans !"
Théo avait parlé en anglais, mais pour être sûr d’être compris, il indiqua son âge avec ses doigt en souriant à son interlocuteur. Lui aussi se demandait quel âge pouvait bien avoir cet homme qui manifestement était en panne de rasoir et de ciseau. Malgré tout, il ne semblait pas si vieux qu’il pouvait le paraître et quoi qu’il en fût, cela n’intéressait pas beaucoup le jeune garçon qui tout en parlant, c’était redressé. Il descendait alors du fauteuil en gardant une couverture sur lui et se dirigeait vers la cheminé en saisissant au passage son sac à dos qu’Achille avait déposé près de la table. Théo était bien content de ne pas avoir perdu son sac porte bonheur qui contenait toutes un tas de babioles plutôt inutiles, mais chère à son cœur.
Il s’installait alors près du feu et observait la boite de conserve comme si elle allait se sauver. Il s’assit en tailleur et se débarrassa de ses chaussures et de ses chaussettes qui étaient encore mouillés. Il les déposa alors sur le rebord de la cheminé et profita un moment de cette chaleur qui lui avait bien manqué. Tout en regardant Achille, il ouvrit son sac et en sortie une bande dessiné don la couverture représentait un homme lutant contre une bande de martiens. De loin, il montra la couverture à Achille et lui offrit un grand sourire.
"T’as vue ? C’est des extraterrestres ! J’crois que c’est des monstres comme ça qui contrôle les gens qui veulent nous manger ! Heuuu…Tu comprends c’que j’dis, hein ? Des Martiens ! Des hommes verts !"
Théo c’était remis à parler en Français et parlait à Achille avec une grande confiance comme s’il l’avait toujours connue. Tout comme ce dernier, Théo était loin de savoir qu’ils étaient demi-frère, mais quelque chose en lui, lui indiquait que cet homme était plutôt bienveillant.
"Hé ! La boite est chaude ! on mange ?!"
Cet fois, Théo avait parlé en anglais et pris le temps de poser chaque mot. Il ne comprenait ni ne parlait totalement anglais, mais plus le temps passait et mieux il s’en sortait. D’ailleurs, il éprouvait toujours une certaine fierté à parler deux langues, même si parfois il était totalement perdu avec certain mot.
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Sujet: Re: Quand le hasard fait bien les choses [ Achille]
Quand le hasard fait bien les choses [ Achille]
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